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  • Photo du rédacteurSylvie Natpro

Lumbrikina, le renouveau à la coopérative Climax Perma-coop à Messancy

Dernière mise à jour : 15 déc. 2020


La coopérative Climax accueille Lumbrikina !

C’est en 2006 que Luc Koedinger et Isabelle Dellisse décident d’acheter un pré de fauche d’un hectare pour installer un verger. Luc s’est passionné pour les arbres et notamment pour les fruitiers. Cette parcelle lui a permis d’exprimer sa passion, et quelle passion ! Dès 2007, 140 variétés de pommiers, poiriers, cerisiers, néfliers, mirabelliers demi-tiges y sont installés. Et une folle aventure commence : Luc et Isabelle installent des moutons roux ardennais pour entretenir l’herbe puis se rendent compte qu’ils abîment les arbres. On les déplace vers d’autres prés. Face à une invasion de charançons attaquant les fruitiers, ils développent l’élevage de poulets de chair sous les arbres, avec succès ! Du maraîchage et la culture de petits fruits se développent, des cochons mangalitza arrivent, et voilà en 2014 la ferme au summum de ses activités sur une dizaine d’hectares dont 3,5 en propriété. Cette diversification permet à Luc de vivre à temps plein de sa passion, mais le couple se retrouve tout de même débordé et souhaite accueillir d’autres producteurs, prenant en charge certaines des activités ou de nouvelles. La coopérative Perma-Coop Climax est alors née en 2014, et rassemble aujourd’hui 70 coopérants. Collaborer n’est cependant pas facile. Des différences de points de vue, des échecs, et même un divorce, les temps sont difficiles à Habergy. La coopérative manque de sombrer et l’activité de « la ferme sur l’Ilot », de son ancien nom, s’arrête. Le projet reprend vigueur lorsque Luc rencontre Natalia, qui a fait une formation de 3 ans en maraichage biologique à Ettelbruck (Luxembourg). Ensemble, ils lancent, en 2018, leur nouveau projet, « Lumbrikina », et reprennent la production maraîchère sur 0,6 hectares. La coopérative a survécu et prend le rôle de coopérative foncière, louant les terres et le bâtiment à Luc et Natalia. C’est le temps du renouveau, et il y a du pain sur la planche : le verger comptant à présent 200 arbres a été laissé à lui-même, et l’envie est à nouveau présente de développer l’élevage sur la ferme, pour profiter encore de l’association entre animaux et cultures. Natalia rêve de développer la production de plants, la transformation des surplus de légumes, une nouvelle serre semi-enterrée et isolée, un nouvel espace de vente des productions de la ferme… Luc et Natalia n’ont cependant que deux bras chacun : ils cherchent à nouveau des partenaires pour développer des activités sur les terres ou dans le bâtiment. Avis aux amateurs !



Les cultures

La culture de légumes et de fruitiers se fait sur différentes parcelles, à Habergy et à Battincourt. Les parcelles sont protégées des risques de contamination de pesticides grâce à des haies foisonnantes de plusieurs centaines de mètres de longueur et de 5 mètres de large. La biodiversité ne s’en porte que mieux ! Et on l’entend bien, avec le chant des oiseaux, lors de notre visite. La majorité des cultures se font en plein air, et quelques serres tunnel ont été installées pour les tomates, concombres, melons et patates douces.



L’association de cultures permet de profiter des effets bénéfiques du voisinage des plantes, notamment en ce qui concerne l’éloignement des ravageurs. Ce n’est pas non plus sans plaire aux butineurs, et le mélange de fleurs et légumes dans les parcelles donne un véritable « plus » esthétique. Des fruitiers sont également installés en bordure des cultures, et bientôt aussi dans les parcelles : ici, on est convaincus par l’intérêt de l’agroforesterie. La fertilisation est assurée par les engrais verts, l’apport de compost certifié bio de l’AIVE à Habay (déchets verts), de fumier de bovins issu d’une ferme voisine et d’un peu de basalte. Luc et Natalia ont aussi essayé l’apport de laine dans le sol sous leurs cultures de courges (40 variétés différentes !), car cette matière organique se décompose en libérant graduellement de l’azote.



Après la préparation du sol au microtracteur, les planches sont réalisées à la main et le désherbage se pratique à la houe maraîchère entre les lignes. De nouvelles surfaces seront bientôt cultivées, mais Luc et Natalia tentent d’abord de réduire la présence de chiendent en implantant une culture dense de sarrasin, qui pourra « étouffer » cette herbe. L’arrosage des cultures est réalisé à l’aide d’eau de pluie récupérée du toit du bâtiment dans six citernes de 1.000 litres mises en série. Cependant, Luc a le projet de faire construire une citerne en béton de 100.000 litres pour récolter davantage d’eau encore, nécessaire aux arrosages et éventuellement aux futurs élevages. Pour le moment, les semences sont achetées en bio chez Semailles, Kokopelli, Agrosemens, Essem’Bio, Biaugerme et Bingenheimer. Luc et Natalia font une grande partie de leurs plants et se procurent le reste chez Natterer-Bioland en Allemagne.



La transformation et la vente

Les fruits et légumes sont vendus sous forme de paniers, disponibles à Habergy, Aubange et Arlon. Luc et Natalia ont également développé un petit magasin à Habergy, qui va bientôt s’agrandir et accueillir un petit atelier de transformation. La future épicerie vendrait essentiellement les produits de la ferme mais aussi quelques produits bio, les plus locaux possibles, pour compléter la gamme, et faire en sorte que les clients ne doivent pas passer après au supermarché ! Luc tente un partenariat avec le Réseau Solidairement pour se fournir auprès d’eux. Au niveau de la transformation, Natalia réalise déjà des confitures avec les produits de la ferme, de l’agar-agar bio et du sucre de canne bio. Elle souhaiterait néanmoins pouvoir se fournir en sucre de betterave bio cultivé localement et attend impatiemment le développement de cette filière. D’autres projets foisonnent, par exemple, la réalisation de bocaux d’ail confit dans l’huile qui permettait de valoriser les gousses ouvertes dont la conservation dans le temps est moindre. Aussi, Luc et Natalia se rendent compte qu’une partie de leur clientèle serait friande de plats cuisinés, donc la réalisation de soupes, quiches ou pizzas est en projet également.



Être producteur de Nature & Progrès

Luc et Natalia ne sont pas satisfaits du label bio, d’ailleurs, ils ont déjà été à deux doigts de se séparer de la certification. « Je n’aime pas porter le même label qu’un producteur qui a une ferme mixte (bio/non bio) et qui travaille selon des méthodes que je désapprouve. Je ne veux pas être associé à ces gens-là », nous révèle Luc. Cependant, le label Nature & Progrès lui apporte la satisfaction de faire partie d’une grande famille, de garantir des pratiques rigoureuses, respectueuses de l’Homme et de la Terre. Ensemble, allons encore et toujours plus loin dans nos pratiques !



Lumbrikina - Luc Koedinger et Natalia Costea

Rue des Pâturages 100, 6782 Habergy - Messancy

Contacter Luc et Natalia : info@lumbrikina.be

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