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  • Photo du rédacteurMathilde Natpro

La Brasserie Coopérative Liégeoise : les éleveurs de bière nouvellement Nature & Progrès

Dernière mise à jour : 15 déc. 2020

C’est au départ d’un groupe d’amis constitués en ASBL et au fil des rencontres humaines que s’est monté le projet de la Brasserie Coopérative Liégeoise. Petite fenêtre ouverte sur cette « success story », bio, locale et sociale.


L’histoire de la concrétisation d’un idéal

La Deux Nigauds, vous connaissez ? Si vous êtes liégeois et amateur de bières locales, il y a des chances. Il y a 7-8 ans, quelques amis se sont formés en ASBL afin de la faire brasser à façon. Déjà orienté bio, ce projet avait d’autres ambitions, comme celles de renforcer l’aspect social et développer les filières locales. C’est ainsi qu’en 2015, en grande partie sous l’impulsion de Frederic Muratori, l’asbl se forme en coopérative. Le projet se monte au fil des rencontres humaines et c’est ainsi que la Ferme à l’Arbre de Liège, Frederic et Stany Herman (et 7 autres Liégeois) se retrouvent membres fondateurs de la Brasserie Coopérative Liégeoise (BCL).


Fin 2015, les statuts sont publiés : la brasserie prendra la forme d’une coopérative à finalité sociale. Le premier appel à l’épargne auprès de coopérateurs est lancé début 2016, ce qui permettra la mise en place de la microbrasserie dès le 2e semestre, dans des locaux de la Ferme à l’Arbre de Liège. Ainsi, le premier brassin de la Badjawe blonde sort des cuves en janvier 2017, pour être commercialisée dès avril.


C’est un an plus tard que nous les avons rencontrés pour la première fois, lors des visites sur les filières céréalières wallonnes, dans le cadre du projet Echangeons sur notre agriculture. La gamme venait juste de s’agrandir avec le renouveau de la Nigauds, bière brune avec laquelle tout a commencé !


Souvenirs de la première visite de la BCL à la Ferme à l’Arbre de Liège, en juin 2018. Article disponible ici.


Gamme de l’époque, présentée avec le houblon et les malts utilisés pour les brasser.


Cette fois-ci, lors de la visite de pré-adhésion, ce sont Stany – gérant et directeur de marketing-, Maxime – maître brasseur et coopérateur – et Thomas - stagiaire étudiant en zythologie et microbrasserie -, qui nous accueillent. A eux trois, ils nous racontent la brasserie, que l’on sent tout de suite ancrée dans leurs valeurs. La BCL semble être avant tout une histoire humaine et on a envie d’en savoir plus.


Développer ensemble des filières locales

A la BCL, on ne prend pas à la légère l’aspect coopératif. Lors de notre première visite, Frederic Muratori nous rappelait ce dicton « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Les coopérateurs ont toujours joué un rôle important dans le développement de la brasserie. Cet aspect social va de pair avec la volonté de travailler en 100% local. Les coopérateurs, majoritairement issus de la région, participent volontiers à cet élan. Car la BCL mise sur le circuit-court, aussi bien en approvisionnement qu’en vente.

Dès le départ, le malt est issu d’orge belge, via la coopérative Cultivae. La brasserie travaille même en direct avec le producteur bio liégeois et fait malter à façon à la Malterie Dingemans, offrant la possibilité de malter des lots de 20 T - les plus petits lots disponibles à l’heure actuelle – qui permettent d’assurer la traçabilité. Ainsi, la BCL s’assure de produire sa bière à partir de son malt. Pour le houblon, le premier partenariat s’est fait avec Joris Cambie, principal producteur de houblon bio de Belgique. Et même si la collaboration était parfaite, la distance parcourue par le houblon, venant de Poperinge, n’était pas compatible avec la volonté d’une bière vraiment locale.


C’est ainsi, qu’en mai 2018 est organisé un grand chantier participatif pour planter la première houblonnière bio de Wallonie, sur les terres de la Ferme à l’Arbre de Liège. De quoi augmenter l’autonomie de la brasserie. 900 plants sont prévus afin de couvrir la capacité maximale, soit 1.000 HL par an. La récolte du houblon se fait également avec les coopérateurs et représente un défi de taille ! Petit à petit, la brasserie s’équipe et se mécanise, mais lors de la première année, la récolte jusqu’au tri se sont faits à la main. On comprend bien la nécessité d’avoir une communauté soudée autour du projet de la BCL !


L’houblonnière en juin 2018, quelques semaines après l’implantation des premiers plants.


L’houblonnière lors de la récolte de septembre 2020 avec des coopérateurs.


Niveau maîtrise de la filière, il reste un dernier point faible : les malts spéciaux. Ceux qui servent aux bières ambrées et brunes. Les quantités nécessaires à la BCL, vu le volume de production, sont trop infimes pour pouvoir malter son propre lot (rappelons-le, de minimum 20 T encore à l’heure actuelle). Ils sont donc achetés, en bio, à la Malterie Dingemans et à la Malterie du Château. Ici, difficile d’en assurer la traçabilité. Mais avec le développement des filières orge brassicole en Wallonie et le projet de la micro-malterie du Houyoux, la BCL, comme beaucoup d’autres micro-brasseries, espère pouvoir remédier à cela dans un futur pas trop lointain.


Si la problématique des filières en céréales alimentaires wallonnes vous intéresse, nous vous rappelons notre dossier « Développer les filières céréales alimentaires en Wallonie », éditée l’année dernière, en conclusion de deux ans d’étude sur le sujet.


Un lien fort avec la Ferme à l’Arbre de Liège

Au fil de l’histoire que nous comptent nos hôtes, on se rend compte que chacun d’entre eux rattache son lien à la BCL à la Ferme à L’arbre de Liège. Tout semble donc commencer là… Stany y a été ouvrier dans sa jeunesse, Maxime s’y fournissait en légumes et viande lorsqu’il était restaurateur… Et dès le début du projet de brasserie, Michel et Henri Paque ont proposé les bâtiments de la ferme pour l’accueillir. La recette de la Badjawe utilise du froment cru… produit à la ferme ! Lorsque la mise en place de l’houblonnière se planifie, ce sont les terres de la ferme qui sont proposées pour l’accueillir. La mise en contact avec le producteur d’orge brassicole bio s’est faite via la famille Paque également. Les bières sont bien sûr vendues au magasin et servies au restaurant de la ferme.

Les malts de la BCL fièrement exposés dans le restaurant de la Ferme à l’Arbre de Liège


Développement oblige, les locaux de la ferme ne suffisait plus à accueillir les nouvelles cuves. Depuis fin 2019, la BCL est installée dans un ancien hangar commercial, mais toujours à proximité de la ferme. Un déménagement de quelques centaines de mètres, dans un cadre, certes, moins idyllique, mais qui permet d’atteindre une production estimée à 700 HL en 2020, en produisant 4 brassins par semaine toutes les deux semaines. La BCL reste donc une microbrasserie à taille humaine avec ses 3,5 ETP - et ses plus de 430 coopérateurs !

Ancienne « brasserie » d’à peine 100m²


Nouveau bâtiment



La Badjawe blonde reste la star de la BCL, mais la gamme comprend également la Badjawe ambrée, la Nigauds et quelques éditions spéciales.


La BCL chez N&P

Vu le lien fort entre la BCL et un de nos plus ancien signataire, pionnier du bio en Wallonie, la relation ne pouvait que se renforcer entre nous. Leur demande a été motivée par l’envie de soutenir les positions de N&P dans la défense de la bio mais également par la volonté de se faire connaître auprès des membres de l’association.


Voici la synthèse de la visite à la BCL au regard de la charte N&P pour en savoir plus sur tout ce qui y est mis en place :

Si l’on devait retenir des points d’attention : la réflexion sur la bioconstruction et l’amélioration énergétique du bâtiment.


La Brasserie Coopérative Liégeoise rejoint donc la liste des brasseurs Nature & Progrès et nous suivrons avec intérêt leur évolution au regard de la charte. Bienvenue à eux !


Brasserie Coopérative Liégeoise SC-FS

Avenue de l'Expansion, 4/4. 4432 ALLEUR

Stany Herman. Responsable Commercial

0497 97 57 04 - stany@bcl.bio


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